Pourquoi soutient-on l’agriculture régénérative ?

Rédactrice web engagée

L’agriculture conventionnelle a répandu à grande échelle la monoculture. Cette pratique est une véritable menace pour la variété naturelle des espèces végétales et animales car elle nuit à la santé des insectes pollinisateurs comme les abeilles qui se retrouvent dépourvues de gîte et de couvert ! La monoculture dénude le sol. Sans végétation variée pour le protéger il est plus exposé à la pluie, au ruissellement et à l’érosion hydrique.

A l’heure où les défis environnementaux et climatiques s’intensifient, l’agriculture se trouve à un carrefour crucial. Face à des techniques agricoles épuisant les sols une approche novatrice émerge : l’agriculture régénérative ! Nous allons voir comment ce système a le potentiel pour changer notre rapport à l’environnement et à notre alimentation.

Les dégâts de l’agriculture conventionnelle

L’érosion et perte de biodiversité

L’érosion est définie comme le processus par lequel le sol va se dégrader jusqu’à ce que le relief se transforme à cause d’un facteur externe.

Il y a différents types d’érosions :

  • l’érosion hydrique causée par l’eau et concerne par exemple l’érosion des rivières ou du littoral
  • l’érosion éolienne due aux mouvements du vent dans les régions arides
  • l’érosion glaciaire liée aux mouvements des glaciers qui altèrent le paysage par l’action des frottements
  • l’érosion gravitationnelle liée aux éboulements, glissements de terrain ou encore coulées de boue
  • l’érosion anthropique causée par des activités humaines comme la déforestation, la construction des autoroutes, l’agriculture intensive ou encore l’exploitation minière

L’érosion a différentes conséquences funestes : elle emporte la couche supérieure du sol riche en nutriments et en organismes, elle modifie les écosystèmes de manière à rendre certains milieux inhospitaliers pour les espèces locales. Il y a même une répercussion sur les chaînes alimentaires vu que certains prédateurs se nourrissent d’organismes du sol !

Le bilan est alarmant. On constate les dégâts environnementaux et sanitaires. L’utilisation intensive de produits chimiques et le travail mécanique du sol entraînent une forte dégradation de la qualité des terres agricoles. Le tiers des sols dans le monde est déjà dégradé à cause de l’érosion, de la salinisation ou du tassement. On observe d’autres conséquences dramatiques: la biodiversité décline de 75% ! Mais pas seulement ! Les sols, les eaux, l’air…tout est pollué ! C’est à cause de genre de pratique que le changement climatique a pris un tel tournant 😞 Et en plus on ingère des pesticides à travers les aliments cultivés, c’est le pompon ! 😱 Et leurs conséquences sur la santé sont colossales.

Les intrants chimiques

Les intrants chimiques sont des substances ajoutées aux cultures agricoles pour améliorer les rendements. Ils minimisent les dégâts provoqués par les parasites et limitent donc les pertes dues aux insectes ravageurs. Par soucis de productivité, les agriculteurs ont tendance à avoir la main lourde sur les intrants chimiques ! Pourtant ce sont les premières personnes exposées aux dangers des pesticides. En effet, même avec une faible exposition , il y a des conséquences graves : cancers, infertilité masculine, et graves malformations fœtales.

Il y a une corrélation étroite entre intrants chimiques et accélération du réchauffement climatique.

Accélération du réchauffement climatique

L’utilisation intensive d’engrais azotés contribue significativement aux émissions de gaz à effet de serre notamment le protoxyde d’azote. En effet, son potentiel de réchauffement global est environ 273 fois supérieur au CO2 ! De plus les sols dégradés par ces intrants chimiques deviennent infertiles et incapables de stocker du carbone.

A contrario, le modèle de l’agriculture biologique se méfie de l’usage excessif des engrais, elle propose un modèle plus vertueux.

L’agriculture bio, la solution ?

Une agriculture vertueuse…

L’agriculture biologique limite considérablement l’utilisation d’intrants mais impose des restrictions strictes sur leur nature. Elle respecte scrupuleusement la réglementation de l’UE relative à la production biologique et à l’étiquetage des produits bio. Elle veille au respect de la biodiversité et à la préservation des ressources naturelles. L’agriculture biologique prend aussi en considération le bien être animal, elle s’intéresse à l’impact de la culture de l’élevage sur l’environnement.

On retrouve aussi une dimension sociale car elle contribue dans une certaine mesure à la création d’emplois. De la production à la distribution tout est passé au crible! En effet, un contrôle est effectué une fois par an par un organisme certificateur agréé indépendant et impartial pour s’assurer que les pratiques agricoles se conforment au cahier des charges homologué. Ça se mérite un label tout de même ! L’agriculture biologique et régénérative partagent le même soucis pour l’environnement mais cette seconde approche va au-delà de la simple conservation des ressources, elle cherche activement à les améliorer.

… Mais qui a ses limites de l’agriculture bio :

Sur le papier ce modèle d’agriculture nous promet monts et merveilles. Certes, cette pratique est plus vertueuse mais elle reste imparfaite dans la mesure où elle reste dépendante des intrants et du travail mécanique du sol. En effet l’absence d’herbicides chimiques implique un recours accru au labour, hersage, et binage.

De plus, malgré des réels efforts pour éviter les pesticides, la contamination peut provenir de l’environnement (eau, sol, air) ou des installations de stockage de transport. De ce fait, il est difficile de garantir une absence totale de résidus de pesticides dans les produits bio, issus de l’agriculture biologique.

C’est pourquoi l’agriculture régénérative apparaît comme une meilleure option.

Qu’est-ce que l’agriculture régénérative ?

L’agriculture régénérative permet de :

  • restaurer et améliorer la santé des sols
  • améliorer la capacité de rétention de l’eau par les sols
  • préserver la biodiversité
  • renforcer la résilience des écosystèmes agricoles par le biais de pratiques telles que la rotation de cultures, la couverture végétale ou encore la réduction des intrants chimiques
  • produire des aliments de manière durable
  • impliquer différents acteurs comme par exemple les agriculteurs, les collectivités, les consommateurs…

Contrairement à l’agriculture intensive qui épuise les sols, l’agriculture régénérative veut leur donner un second souffle ! Ainsi, on met de côté les fertilisants et les pesticides. On dorlote la terre, on ne la laboure pas ! Quand on la ménage, elle parvient à se fertiliser naturellement et contient davantage de carbone. Ce type d’agriculture va d’ailleurs favoriser la séquestration du carbone c’est-à-dire l’augmentation des stocks de carbone sous forme de matière organique dans les sols, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre responsables du changement climatique.

Ce concept d’agriculture régénérative ressemble énormément à celui de la permaculture, démarche éthique et philosophique qui essaye de prendre soin des Hommes, de l’environnement tout en veillant à un partage équitable des ressources.

Permaculture ou agriculture régénérative :

La permaculture s’inspire des travaux de l’agriculteur japonais Masanobu Fukuoka, l’un des pionniers de cette théorie. Ces deux conceptions se rejoignent dans la mesure où elles ont pour but de régénérer les sols et d’améliorer la biodiversité. Elles partagent certaines pratiques comme le non-labour des sols, la rotation des cultures ou encore l’intégration de l‘agroforestie . L’idée serait de travailler en harmonie avec les écosystèmes et de favoriser leur résilience !

La permaculture prône le 0 déchet et milite pour l’utilisation et la valorisation des ressources renouvelables et la redistribution équitable de celles-ci.

L’agriculture régénérative met davantage l’accent sur l’amélioration continue des sols et des écosystèmes agricoles, tandis que la permaculture vise une conception globale de systèmes durables.

En somme, la permaculture a largement contribué au développement de l’agriculture régénérative en fournissant un cadre et de nombreuses pratiques concrètes. L’agriculture régénérative peut être vue comme une application plus ciblée et à plus grande échelle de certains principes de la permaculture, adaptés au contexte agricole et à la régénération des sols.

L’engagement de Pulpe de Vie pour l’agriculture régénérative

En tant que marque engagée, nous nous soucions particulièrement de notre empreinte carbone, et nous sommes sensibles aux pratiques vertueuses, respectueuses de l’environnement car c’est dans notre ADN ! Nous collaborons avec des agriculteurs qui adoptent des méthodes de culture régénératives et nous avons pour objectif de minimiser l’utilisation de plastiques et d’emballages non recyclables. On se met au vert ! 🍹🌱

Conclusion

L’agriculture régénérative nous invite à repenser notre place dans un écosystème global pour vivre en symbiose avec la nature. C’est une réponse concrète au changement climatique.et pas seulement un mode de production. Elle offre un espoir tangible de pouvoir nourrir une population croissante tout en régénérant la planète. Le chemin vers une agriculture à 100% régénérative est encore long mais chaque pas dans cette direction est un pas vers un avenir plus durable et plus résilient. A nous de devenir consomm’acteurs !